Soufiane EL GHADIRA

Voit la vie en peinture – La main au service du décor professionnel – Rendre la ville plus belle

Peintre en lettres & décors

Peintre en lettres, Soufiane El Ghadira semble nous raconter une histoire venue d’un autre temps qui séduit de plus en plus, comme une mélodie qu’on aurait oubliée et qui revient peu à peu à la mémoire. Pour orner la devanture ou l’enseigne d’un café ou d’une échoppe, sur la vitrine ou le support de communication d’un fleuriste ou d’un boulanger pour attirer l’œil à l’occasion d’un moment-clé de l’année, ou tout simplement pour décorer la chambre de ses enfants ou habiller un mur disgracieux, Soufiane manie crayons et pinceaux à merveille et peint sur tous supports, dans la plus pure tradition des peintures publicitaires du XIXe. Commerçants, entreprises, particuliers redécouvrent grâce à lui l’art de parer leurs murs avec élégance et raffinement…dans la région de Beauvais et au-delà.

Un autodidacte sensible aux arts

Quand Soufiane évoque ce métier vieux comme le monde, peintre en lettres, son regard s’illumine. En autodidacte, il y a plus de 30 ans, dans son pays d’origine, le Maroc, le jeune Soufiane fait connaissance de plusieurs peintres en lettres, alors encore très sollicités par les bistrotiers et les marchands de la ville. Sous les yeux du jeune garçon, des embellissements, des lettrages et des décors pour des cafés, des restaurants et de petits commerces prennent vie.

Les pinceaux sortent de grandes boites en bois et fascinent Soufiane, alors gamin et totalement étranger au monde de la peinture : « Je garde un souvenir unique de ces moments. C’est difficile à expliquer, mais j’ai tout de suite aimé cet univers. La couleur, le fait de créer quelque chose, de donner vie à une idée tout en travaillant de ses mains. Ça a fait « tilt » ! ».

Alors que Soufiane n’a que 4 ans, la maman de Soufiane comprend que cette lueur dans les yeux de son fils a à voir avec la peinture. Soufiane se souvient encore de sa première boite de couleurs offerte par sa mère : de l’aquarelle ! « Dès la garderie, j’attirais l’attention des nounous avec mes talents de peintre en herbe, donc j’imagine que ma mère a voulu me faire plaisir », rit Soufiane en évoquant ce moment précieux.

Dès lors, sur les traces des peintres de son quartier ou occupé plus tard à griffonner sur les bancs du collège, Soufiane se forme peu à peu aux rudiments du métier et à la création artistique, juste par le pouvoir de l’observation. Tout un monde s’ouvre : il découvre la peinture, l’histoire de l’art et s’immerge dans ce tourbillon de formes…avant de vivre de son talent entre 1997 et 2006 sur sa terre de naissance et de développer sa propre iconographie, qu’il qualifie de « sobre, minimaliste et épurée ».

Entre art urbain et pratique ancestrale

Quand il exerçait au Maroc, Soufiane peignait sur tous les supports : bâches, carrosseries, parpaings, boiseries ou crépis. Aux États-Unis, précise-t-il dès le début de notre entretien, la tradition des peintres en lettres est aujourd’hui encore restée vive, notamment chez les barbiers, alors qu’en France, cette pratique, même si elle revient sur le devant de la scène, reste plus confidentielle, et destinée à des échoppes à l’allure vintage, même si des commerçants font de plus en plus le premier pas, séduits par la qualité des réalisations manuelles et artistiques de Soufiane et de ses -rares- confrères.

« Tous les supports peuvent recevoir un décor ou une illustration, bois, verre, métal. Si le client a déjà une idée, je peux lui donner vie, et s’il n’en a pas, j’ai des idées pour deux ! », rit-il en expliquant sa vision du métier.

Soufiane s’adapte à tous les projets et à toutes les envies ! Reproduction de logotype, création plus libre autour d’un événement -par exemple Noël, Saint-Valentin ou Pâques- ou encore illustration pour une date anniversaire : ses créations s’adressent à tous les types d’entreprises, du commerce de proximité à la PME, et peuvent être éphémères ou conçues pour durer -dans une maison par exemple-.

Au quotidien, Soufiane s’inspire de la calligraphie arabe, des grands maîtres du XIXe siècle et des arts urbains…et de toute l’histoire de l’art en général ! Pour ses clients, il décore salles de jeux et chambres avec des fresques, parfois dans un style « west coast » recherché par les communautés « street, gansta, bling-bling », favorisant son adaptation à des cultures, identités et symboliques variées.

De manière plus personnelle, Soufiane apprécie la touche vive des impressionnistes, « ces peintres de la rue et de l’extérieur si proches de la démarche des graffeurs d’aujourd’hui » et se dit particulièrement sensible aux effets de déformation des lettres, aux analogies de formes et à l’exploitation des défauts des supports – fissures, etc.- dans le but de créer la surprise. Son projet « Graffiti » s’inspire d’ailleurs des lettres arabes en y intégrant des jeux de couleurs subtils…

Rendre les gens heureux et donner de la joie

Son travail de peintre puise dans la richesse du patrimoine artistique mondial et prend aussi vie dans l’esprit de ses clients : « Je peux réaliser une nature morte, un portrait, une reproduction de logotype, un agrandissement ou une illustration… » détaille-t-il, avant de rebondir sur un récent projet mettant en avant la figure de Jeanne Hachette, héroïne médiévale du Beauvaisis, qu’il a représentée dans un camaïeu de bleus mettant en avant l’intemporalité de cette figure féminine…

Homme discret, Soufiane apprécie les relations humaines simples et sincères, qu’ils subliment grâce à sa peinture et à son sens du détail, une fois le cahier des charges établi. La satisfaction du client, le sourire du commerçant heureux de découvrir sa devanture de Noël, la dernière touche apportée à une composition sont autant de petits plaisirs dont il aime se délecter. Parfois Soufiane travaille à partir de photos, parfois sans, cela dépend des projets et des documents mis à disposition par ses clients ! Dans tous les cas, il aime y apporter sa touche : « Cela peut être un trait de couleur, un objet ou un animal que j’affectionne. Dans tous les cas, mon style se caractérise par l’épure et le travail de la ligne. Je n’aime pas les décors trop chargés et il faut avant tout s’adapter à l’arrière-plan et conseiller le client » dit-il en fin d’entretien.

Ce qui est sûr, c’est que Soufiane a plus d’un pinceau dans son sac…

Soufiane EL GHADIRA

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Un autodidacte sensible aux arts

Entre art urbain et pratique ancestrale

Rendre les gens heureux et donner de la joie

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